Monuments

Joyau du style manuélin, la Tour de Belém fut construite en 1502 et consacrée à Saint Vincent, patron de la ville de Lisbonne.

L’harmonie et les ornements délicats de la Tour de Belém font aujourd’hui penser à un joyau sculpté. Néanmoins, la vision des contemporains de sa construction était toute autre, car il s’agissait davantage d’un bastion puissant et redouté destiné à défendre l’embouchure du Tage, qui croisait le feu avec la tour de São Sebastião, sur l’autre rive. Commandée par Dom Manuel Ier (1495-1521), elle fut élevée par Francisco de Arruda, entre 1514 et 1521, sur un îlot de basalte qui se trouvait près de la rive droite du Tage, face à la plage de Restelo. Or, en raison du déplacement progressif du fleuve, la Tour se trouve aujourd’hui pratiquement amarrée à la rive.

Le bâtiment est constitué d’une tour carrée rappelant les châteaux-forts du Moyen-âge et d’un bastion polygonal, élément défensif qui devait supporter l’artillerie lourde, notamment les bombardiers qui rasaient l’eau. Les échauguettes surmontées de coupoles divisées en quartiers, à chaque angle de la tour, dénotent l’influence des places fortes marocaines. À l’exception de ces éléments orientalistes, la décoration manuéline prédomine, dans les cordages de pierre tout autour du bâtiment, les motifs héraldiques et même un célèbre rhinocéros, qui fut la première sculpture de cet animal en Europe. Le côté Sud de la Tour, avec sa loggia, est le plus décoré. Sur le mur de la terrasse au-dessus du bastion, se dresse la statue d’une Vierge à l’Enfant sculptée au 18e siècle, telle une figure de proue de la tour.

L’intérieur mérite une visite. L’effort de la montée jusqu’au dernier étage est amplement récompensé par la vue magnifique sur le vaste estuaire du Tage et sur la partie occidentale de Lisbonne, qui évoquent avec force l’histoire du Portugal à l’époque des Grandes Découvertes.

En 1983, la Tour de Belém a été classée au Patrimoine Mondial de l’Humanité de l’Unesco.